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Plaine de Herblay-Pierrelaye-Bessancourt : créer un poumon forestier au cœur de l’agglomération

 

 

La Plaine de Herblay-Pierrelaye-Bessancourt couvre un vaste espace à vocation essentiellement agricole au Nord-Ouest de l'agglomération parisienne, dans le département du Val d'Oise. Cette plaine d'environ 2 000 hectares, centrée sur Pierrelaye, s'étend depuis les communes de Méry-sur-Oise, Frépillon, Bessancourt au nord, Beauchamp à l'est, Herblay au sud et la ville nouvelle de Cergy-Pontoise avecSaint-Ouen-l'Aumône à l'ouest.

Un espace naturel dégradé

Ces espaces ont été soumis pendant plusieurs décennies à de multiples agressions. L’implantation non maîtrisée de grandes infrastructures de transport a découpé le tissu urbain. Pendant une centaine d’années et jusqu’en 1999, les eaux usées de la ville de Paris ont été épandues sur les champs d’épandage situés à Pierrelaye-Bessancourt. Cette pratique a pollué les sols, conduisant à l'interdiction de nombreuses cultures sur la Plaine et mettant en péril immédiat de nombreuses exploitations maraîchères. 

 

En 1999, les communes de Bessancourt, Frépillon, Herblay, Méry-sur-Oise, Pierrelaye, Saint-Ouen l’Aumône, rejointes peu après par celle de Taverny, créent le Syndicat Intercommunal pour l’Etude de la Charte d’Urbanisme et d’Environnement de la Plaine de Pierrelaye/Bessancourt (SICUEP). L’objectif poursuivi est de fixer ensemble les perspectives de préservation et de remise en valeur de cette étendue agricole et naturelle. Le Syndicat parvient à mettre au point une charte, qui fixe la destination des sols de l’ensemble de la plaine et décrit les actions jugées souhaitables pour restaurer son écosystème et favoriser sa fréquentation comme espace de détente pour le public. Le SICUEP a été dissous en 2009 et remplacé par une « entente intercommunale » afin de travailler avec une vision globale du territoire. Avec l’aval du Conseil Général du 95, l’Entente intercommunale pour la plaine de Bessancourt-Herblay- Pierrelaye regroupe 7 communes (Bessancourt, Frépillon, Herblay, Méry-sur-Oise, Pierrelaye, Saint-Ouen l’Aumône, Taverny).

 

La ville de Paris est propriétaire de 350 hectares, gérés par le SIAAP, qui entrent dans la zone d’intervention du SICUEP.  La ville de Paris est aussi propriétaire, sur le territoire de Méry-sur-Oise, de « La Ferme de la Haute Borne » ainsi que de plusieurs pavillons et maisons. Près des corps de ferme de la Haute Borne, le PLU de Méry-sur-Oise prévoit un emplacement réservé de 11 000 m² pour une aire d'accueil des gens du voyage.

Le 11 octobre 2010, le Préfet du Val d’Oise organise un séminaire scientifique sur la plaine de Pierrelaye. Les résultats des plans de surveillance confirment qu’une bonne partie des sols est contaminée par des ETM (Elément-Trace-Métallique) qui représentent un enjeu potentiel en terme de santé humaine. Il existe, par ailleurs des risques « pathogènes humains » et « pathogènes opportunistes ». On constate la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les sols, sans pour autant que puissent être mis en évidence des risques prégnants.

Rééquilibrer l’écosystème

Cette situation est un défi environnemental pour toutes les collectivités concernées, et les pouvoirs publics en général. De nombreux projets sont donc en cours de réflexion :

- En octobre 2006, le ministre des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer, retient pour le bouclage de l’A 104un tracé « vert » qui évite la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Ce tracé passe donc au sud-est de Cergy Pontoise et dessert des agglomérations du Val d’Oise (Pierrelaye, Saint-Ouen-l’Aumône, Eragny-sur-Oise). D'une longueur de 22 kilomètres entre Méry-sur-Oise et Orgeval, cette prolongation sans péage serait financée par l'Etat, à hauteur de 2, 5 milliards d’euros, pour une mise en service prévue en 2015 ;

- Le Préfet du Val d’Oise rappelle le 11 octobre dernier que sur 400 hectares urbanisables, 175 hectares doivent être réservés à des zones d’activité ;

- la construction de 8 000 logements est envisagée ;

- la plantation d’une forêt pour renforcer le caractère remarquable de la ceinture verte sur ces territoires est envisagée. Ce projet d’aménagement du territoire résulte de la nécessité de poser des limites à l’urbanisation pour répondre aux besoins des Franciliens en préservant les espaces naturels ;

- Le Conseil Général du Val-d'Oise porte le projet decréation d'une nouvelle forêt francilienne sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt, en étroite concertation avec les communes concernées. Cette forêt de 1 000 hectares viendrait compléter les 4 500 hectares des trois grandes forêts domaniales du Val d'Oise ;

- Différents scénarios sont envisagés pour structurer les espaces naturels de la plaine de Pierrelaye. Le projet privilégié semble être la création d’un poumon forestier au cœur de l’agglomération (avec un espace agricole de 613 hectares et une forêt de 1065 hectares. Cette zone verte constituera un corridor écologique avec un développement de la biodiversité.

 

Rien n’est décidé pour le moment, les élus locaux comme la ville de Paris auront prochainement à se prononcer sur un parti pris d’aménagement.