Villes avec vues : Cergy-Pontoise

Petites choses
que l’on trouve entre
ciel et terre

Olivier Verley

D’où il tire ce visage d’une surprenante jeunesse, de quel pacte, il ne dira rien. Olivier Verley a l’âge d’avoir déjà vécu plusieurs vies. Une enfance à Neuilly-sur-Seine, des études littéraires, la création d’un atelier de typographie, un enracinement dans le Tarn, jusqu’à son installation actuelle à Auvers-sur-Oise.  Essentiellement attiré par l’écriture, il éditait jadis des livres en tirage très limité. “ Tout ce qui permet de ne pas vivre ” sourit-il aujourd’hui.
Sa rencontre avec Pierre de Fenoyl, en 1985, photographe passionné d'édition et de diffusion de la photographie, marque le début de son aventure photographique. Il l'assiste dans la création de l'association "La Multiplication Photographique" qui publie des portfolios de photographes contemporains en phototypie (procédé ancien d'imprimerie). Découvrant que l’écriture photographique convient mieux à son tempérament, Olivier Verley se lance dans la réalisation de travaux personnels qu’il commence à montrer à partir de 1992. Le patrimoine, industriel et autres, les friches, les lieux en mutation, l’attirent. Le paysage, les rapports entre le ciel et la terre sont au centre de son travail. En 1993, il publie Côte d'Opale, le site des Caps, commande du Conservatoire du littoral. En 1995, le Ministère de la Culture lui attribue un atelier à la cité des artistes d’Auvers-sur-Oise. Peu après, estimant qu’il ne saurait y avoir de paysages qui ne soient "traversés", il entame un travail sur la représentation humaine. Cette démarche aboutit à une résidence artistique pour la Ville de Cergy en 2002, conclue par l’exposition “ Les passants considérables ” au Carreau de Cergy où il traite de l’identité en montrant la diversité des habitants de la cité. Cette exposition préfigure des actions dans d’autres villes nouvelles avec un travail actuellement en court à Saint-Quentin-en Yvelines.
Pour “ Ville avec vues ”, il choisit ici de montrer des symboles et des allégories, une certaine idée du transport :”  Voici donc des sièges en attente, un pont, une usine paquebot, un train, des canoës... des invitations téméraires au voyage pour se déplacer dans une ville qui vole à présent de ses propres ailes.
Puisqu'au bout du compte, la question demeure souvent la même : où trouver sa place, vers où naviguer ?

Vincent Girard,
préface à Ville avec vues, photographies de Cergy-Pontoise
©Somogy, Editions d'art, Paris, 2002
©EPA, Cergy-Pontoise, 2002
©Olivier Verley