L'HUMAIN

Tziganes entrelacées, Cour du Louvre, hiver 1997

La Chambre du secret 2006-2015

voir la série

Texte d'Eric Chevillard (la Chambre du secret, Editions Créaphis) :

 

L’os du crâne ne serait pas si dur s’il n’était le rempart de nos secrets, il ne serait pas si opaque : nous aurions des têtes flasques et translucides si nous n’avions rien à cacher. La lumière les traverserait sans s’y arrêter et il n’y aurait pas de photographie possible. Sans nos secrets, nous serions invisibles. Paradoxe admirable : c’est parce que nous sommes si dissimulés que nous sommes si voyants. On ne peut davantage percer à jour l’homme sans mystère que saisir une poignée d’eau. C’est donc en effet parce que nous nous dérobons que nous sommes vus. La photographie n’est pas un éclair qui foudroie ce qui se dresse et s’expose. Il lui faut une énigme à résoudre. La révélation est son mode d’apparition.


La Cour de récréation 2003-2013

voir la série

Récréation : occupation, exercice qui fait diversion au travail, qui sert de délassement (Larousse).


La définition du Larousse, laconique par définition, convoque immédiatement un autre mot qui dit le lieu où s’exerce la récréation. Monsieur Loyal, qui se préoccupe du spectacle dirait « en piste ! », quand un grand chambellan annoncerait « Messieurs, la cour ! ».


Les lisants 2007

voir la série

Quand Yves Chevallier m’a proposé de travailler, comme photographe, autour des pratiques de lecture, deux mots se sont imposés pour mener la danse : les lisants. Deux mots, nés d’une étrange alchimie, entre « gisants » et « voyants ».

 

Parce qu’il y a, peut-être, dans la représentation du gisant quelque chose qui en songe continue de vivre et voyage, la permanence des signes. Et parce que pour rejoindre les lisants, il faut être voyant. De toute éternité, nous sommes des lisants. Il y a, autour et en soi, tout à lire.


Quintette au bord de l'Oise 2005

voir la série

Un souvenir : peu avant sa disparition, le pianiste Arturo Benedetti Michelangeli doit donner un concert à la salle Pleyel (il ressemble à cette époque à un vieux chien, et cela ne m'empêche aucunement de le considérer alors comme le plus grand des pianistes).
Je n'assisterai pas à ce concert.
J'ai trouvé mieux et bien au-delà de mes espérances : la veille, franchissant plusieurs obstacles réputés insurmontables (le maître est particulièrement susceptible et n'admet personne quand il répète, allant parfois même jusqu'à l'annulation du concert en cas de troubles), je réussis à m'introduire en rampant dans la grande salle et demeure ainsi allongé entre deux travées durant tout le temps de la répétition.


Les passants considérables 1999-2000

voir la série
voir la série

Proposer à un photographe de paysage (identifié comme tel) de porter son regard sur l’identité et la variété des habitants d’une ville peut relever du défi. Pour le commanditaire comme pour l’auteur.

Quittant momentanément les plaines, et en dépit des mises en garde qui m’avertissaient que peut-être la mariée n’est pas très belle, je suis allé m’y frotter. Durée du voyage entre les corps et les âmes : dix-huit mois. Regards nouveaux, vie nouvelle. Cergy, j’y erre, dès le premier jour J. Je suis en résidence non surveillée, j’ai carte blanche, je me mets aux commandes.


Paris, 1994 - Les ectoplasmes

Voir la série

 

Il n'est pas rare d'observer dans les travaux de jeunesse - et parmi ceux qui ne s'accompagnent pas nécessairement d'un cortège de maladresses – le germe des préoccupations obstinées qui suivent et qui feront "style".

 

Aussi, je demeure attaché aux longs temps de pose et fuis volontiers ce fameux "instant décisif" dont H. Cartier Bresson fit son cheval de bataille.


Vanités 1993-2013

Voir la série

 

Que serait un site de photographe sans une page dédiée aux vanités?

  • une pure vanité. Un site de crâneur.

O. V.


Nus 1989-2013

Voir la série

 

Les photographes photographient des nus.

C'est bien connu.


La théorie des baisers 2005-2012

Voir la série

Il délie les langues, extermine les mots inutiles.
Quand le baiser parle sa langue, que la vue se brouille d’être trop proche de son désir, quand il se dépasse sans craindre l’angle mort.